"Ce n'est pas du cynisme, j'y crois vraiment."

Chrisitne Angot parla de la littérature en ces termes « la littérature c’est simplement écrire Adam et Eve » (passage TV) ou « la littérature est un truc antihumiliation. Ça ne sert qu’à ça. » (inrocks N°560). Elle qui, obsédé par la culpabilité, se sent désireuse de poser ; « on voit si le stylo tient dans la main, et s’il tient ça veut dire que c’est vrai » ou « si je tiens, ça veut dire que c’est pas faux », assez charmant et très bien tournée. Et là on se pose vraiment des questions d’une part sur la posture de l’écrivain et sur la représentation de l’écriture. Mais heureusement, Nicolas Bourriaud vise très juste lorsqu’il détrône cette prêtresse d’une certaine (et si orgueilleuse) littérature, dans BAM N°269, il souligne que « le pitch détrône le contenu » (« Tout le monde en parle » n’est-ce pas), que le plan média se fait « dans une vision rassurante de ce qu’est un écrivain » où les « positions doivent se simplifier ». Un livre doit être lisible comme la figure de son créateur, donc assimilable. « Un écrivain doit ressembler à un écrivain. On n’a pas de temps à perdre. Chrisitne Angot représente ainsi remarquablement bien le devenir de l’écrivain dans l’économie de l’attention télévisuelle : ses écrits ne servent qu’à légitimer une position, à étayer l’image qu’elle a réussi à construire et qui constitue sa véritable œuvre. » Et là on se sent un peu soulagé.