Thursday, October 19, 2006

Valstar Barbie, 2003, Claude Lévêque



Claude Lévêque parlant de son installation Valstar Barbie à la Biennale de Lyon 2003, fait savoir qu’il ne souhaitait pas que sa salle soit rénovée car elle avait des « murs peints en rose clair et rose foncé, comme la couleur des emballages de sucre Béghin-Say. Les éléments se sont ensuite simplement associés autour de l’idée du sucre : la grosse chaussure rouge dans la cabine vitrée, les voiles mises en mouvement par les ventilateurs, la valse de Vienne que l’on a ralentie et légèrement scratchée. » En 2005, le Centre Pompidou achète cette installation qui sera remontée pour l’exposition « Le mouvement des images ». N’est-ce pas en contradiction avec les propos de l’artiste : « Mes interventions sur l’espace ne sont pas transportables, pas montrables par exemple dans un musée ou un festival, ce que tout le monde ne comprend pas. » L’œuvre se trouve parasitée par un espace qui n’est plus a l’origine du projet. L’installation n’est plus un tout, un environnement sensoriel mais une fragmentation d’éléments. La chaussure n’est plus à demi cachée, elle trône (en manquant de poésie), les ampoules clignotantes ne sont plus accrochées sur le bâtiment (tourbillon de fêtes foraines) mais simplement éléments de sol, le lieu n’est plus narratif, doué d’un passé unique rien ne le démarque d’un simple espace muséale. Il y a comme quelque chose de trop classieux.
Voici comme l’artiste parle de cette œuvre : « Tout était ainsi en animation flottante et sucrée jusqu’à la nausée, comme une overdose de sucre. Cette pièce a énormément marqué, en même temps elle m’angoisse, il y a un piège. Le jeu des associations est peut-être trop évident, cette pièce est peut-être victime de son trop-plein de sucre. Mais il aurait été stupide de la rendre plus cruelle, au final trop de cruauté c’est aussi bête que trop de magie. »
Il est dommage que ce petit bijou que Lévêque nous avait offert à la Biennale se soit trouvé un si mauvais écrin.

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