Wednesday, December 19, 2007

C'était pour toi.

Les artistes ne considèrent pas l’air du temps comme un sujet mais comme une matière leur permettant de développer une pensée plastique. De multiples récits préexistent à l’œuvre avant que celle-ci ne vienne en formuler de nouvelles. Elle traduit et adapte un scénario dont elle est garante du résultat autant que de la procédure. C’est une perpétuelle et permanente élaboration, comme un on-going-space, à parcourir en tout sens.
Dans cette procédure, et pour obtenir une narration infinie, chaque œuvre devient un indice. Fonder une enquête, non pas sur des notions pragmatiques ou rationnelles mais bien au contraire sur les vertus immersives de la fiction, de ses non-sens et de ses propres règles spatio-temporelles et mentales.
L’exposition fait naître, grâce aux œuvres et à leur agencement, une nappe de fiction, un paysage d’événements produisant de nouveaux systèmes discursifs. Elle devient une boîte à outils permettant la formation d’un espace de connections, une « chaîne sensible », dit Pierre Huyghe, faites de liens multiples qui se constituent entre les images, les formes et leurs climats contextuels. Dans cette pensée opératoire, ce n’est pas l’aspect plaisant des créations sur lequel il faut s’arrêter, mais sur le jeu des transformations qu’elle autorise.

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